Comment la crise s'est-elle invitée autour de notre table ? Zoom sur une transformation des comportements

Comment la crise s'est-elle invitée autour de notre table ? Zoom sur une transformation des comportements

Comment la crise s'est-elle invitée autour de notre table ? Zoom sur une transformation des comportements

Comment la crise s'est-elle invitée autour de notre table ? Zoom sur une transformation des comportements

Cet article est issu du Livre Blanc « Agroalimentaire : vers un nouveau pacte de confiance ?« 

REGARDONS DANS LE RÉTROVISEUR

Se nourrir est un besoin vital qui a donné naissance à de multiples rituels que ce soit dans la recherche de l’aliment, sa préparation ou lors de la dégustation des plats.

Si nous regardons un peu notre histoire, les premières chasses et cueillettes au Paléolithique ont créé des rituels, des moments qui prennent une place prédominante dans les journées… qui ont été représentés, transmis et transformés au fil des siècles.

Casser la croûte, grignoter, avaler un truc, manger sur le pouce. Tant d’expressions très utilisées qui traduisent bien une idée essentielle : la nourriture, bien que vitale, est passée pour beaucoup au second plan des vies. Un Français sur trois prend son repas ailleurs que sur une table de salle à manger ou de cuisine (slate.fr).

Bien souvent notre assiette (quand il y en a une) est devenue accessoire, elle se glisse comme elle peut entre deux rendez-vous le midi et tente de s’insérer le soir, non pas sans difficulté, après les journées de chacun.e et la perspective de se prélasser.

Aussi, les moments autour de la table qui se veulent partage pour des retrouvailles entre amis ou en famille n’ont plus la nourriture en leur centre autant qu’avant, le bon poulet du dimanche savouré est un peu loin.

Venir dîner chez des amis devrait peut-être se formuler de cette façon “Venir discuter, refaire le monde autour d’une bonne bouteille et picorer des plats plus ou moins élaborés en fonction des volontés de chacun.e ?”

On note le succès des brunchs (on réunit deux repas en un !) ou encore des cocktails dînatoires.
Bien sûr par moments nous nous remettons sérieusement aux fourneaux (ou restons aux fourneaux pour les plus assidus d’entre nous) mais cela n’égale pas les tables de nos grands-parents. Les vies d’aujourd’hui font que nous n’y consacrons plus la même énergie et le même temps que ce soit pour la préparation ou pour les moments de dégustation.

LA CRISE DU CORONAVIRUS A FAIT BOUGER LES LIGNES !

L’alimentation a repris ses droits dans bon nombre de foyers dans la mesure où elle est redevenue un sujet central. Tout d’abord, nos sorties limitées sont dédiées aux achats nécessaires c’est-à-dire de quoi se nourrir et nourrir sa famille. Puis, même si l’on constate que la Junk food a gagné du terrain tout au long de ces semaines, beaucoup ont pris conscience que le bien manger était important. Pour preuve, les ventes de produits bio ont bondi, considérés comme plus responsables et comme plus sains dans un contexte inédit où la santé est au cœur de la crise (voir chapitre 2). La semaine du 16 mars 2020 a enregistré un bond de 68 % par rapport à la même semaine à n-1 (Source ladn.eu).

RETOUR À DES RITUELS PLUS MARQUÉS

Quitter le bureau, amener ou chercher les enfants, se retrouver les uns chez les autres, bavarder après les cours, autant d’habitudes quotidiennes mises en stand-by provisoire qui font que les repas ont repris une place dans les plannings des ménages.

Ils sont même attendus par certains.es comme marqueur de transition au coeur de journées complètement perturbées. Tout le monde est donc logiquement concerné : les actifs, les chômeurs, les élèves, les apprentis professeurs, par la force des choses.

Pour les télétravailleurs sans limite dans l’espace entre la vie professionnelle et personnelle, passer à table peut être vu comme un moyen de marquer une pause, de clôturer une journée, de revenir sur sa vie privée et de passer du temps avec les siens. Pour les non télétravailleurs, cela peut-être une transition, un RDV qui permet de structurer le fil de sa journée.

Aussi, dans un contexte où beaucoup de choses ne sont plus autorisées, nous savourons ce qui le reste et nous profitons de ce temps pour créer des moments de partage. Nous n’avons jamais fait autant de gâteaux avec nos enfants !

La préparation redevient un moment de transmission, de partage de secrets de recettes, comme cela pouvait l’être au temps de nos grands- parents dont nous parlions un peu plus haut.

VERS UN PLAISIR PLUS PRONONCÉ DU BIEN MANGER

L’alimentation est la dépense la plus importante avec l’hygiène, ce qui n’est pas essentiel est relayé au second plan, reporté voire annulé. Le besoin vital a rejoint de façon plus conséquente l’envie de préparer et de déguster c’est-à-dire le plaisir.

La santé étant au centre, on choisit la qualité de ses aliments et on s’applique à bien préparer des recettes et à en inventer. Un sondage Yougov indique que 80 % des Français ont passé plus de temps derrière les fourneaux depuis le début de confinement.

Les réseaux sociaux n’ont jamais proposé autant de contenus culinaires, Yuka nous suggère des recettes et Cyril Lignac et d’autres chefs nous invitent à être plus créatifs en nous donnant des rendez-vous quotidiens sur les grandes chaînes aux heures de grandes audiences. On apprend, on cuisine, on partage, on se fait du bien.

ET APRÈS ?

La peur des autres (risque de contagion) a quelque part créé un repli sur soi, sur les siens, nous prenons encore plus soin de nous et de nos proches. L’alimentation est une de nos armes pour à la fois rester en bonne santé mais aussi se rassembler, faire front.Que restera-t-il de ces habitudes subies, deviendront-elles choisies ? Que se passera-t-il quand le quotidien pourra à nouveau s’inscrire dans un “retour à la normale” ? Est-ce que les repas “homemade” garderont leurs droits de présence ?Des rituels autour de l’alimentation vont-ils perdurer dans les mois à venir ? Est-ce que nous continuerons à prendre le temps ?

Une volonté semble se dessiner si nous regardons des premiers chiffres de sondages. 19% des Françaises et Français déclarent vouloir continuer de consommer du fait maison en post- confinement et 15 % vont se tourner un peu plus vers les plats traditionnels et réconfortants. L’enjeu ne sera plus seulement de démontrer que les produits sont les plus qualitatifs, les plus sains mais il s’agira aussi d’accompagner plus fortement les femmes et les hommes en cuisine.

Comment bien choisir ses recettes en fonction des saisons ? Quelles recettes à inventer avec les enfants ? Comment bien conserver ? On vous aide à éviter le gaspillage. Comment organiser une semaine bien remplie et bien manger ?

Autant de services qui devront prendre plus de places via les plateformes digitales mais aussi à intégrer dès les conceptions produits et à faire rayonner on pack mais pas que. Par exemple, dans le domaine du homemade, Bacardi lance son numéro Verre, une hotline dédiée aux conseils de création de cocktail maison.

HC

Kristel Molette

Date de publication

15 sept. 2020

Durée de lecture

10

minutes

Cet article est issu du Livre Blanc « Agroalimentaire : vers un nouveau pacte de confiance ?« 

REGARDONS DANS LE RÉTROVISEUR

Se nourrir est un besoin vital qui a donné naissance à de multiples rituels que ce soit dans la recherche de l’aliment, sa préparation ou lors de la dégustation des plats.

Si nous regardons un peu notre histoire, les premières chasses et cueillettes au Paléolithique ont créé des rituels, des moments qui prennent une place prédominante dans les journées… qui ont été représentés, transmis et transformés au fil des siècles.

Casser la croûte, grignoter, avaler un truc, manger sur le pouce. Tant d’expressions très utilisées qui traduisent bien une idée essentielle : la nourriture, bien que vitale, est passée pour beaucoup au second plan des vies. Un Français sur trois prend son repas ailleurs que sur une table de salle à manger ou de cuisine (slate.fr).

Bien souvent notre assiette (quand il y en a une) est devenue accessoire, elle se glisse comme elle peut entre deux rendez-vous le midi et tente de s’insérer le soir, non pas sans difficulté, après les journées de chacun.e et la perspective de se prélasser.

Aussi, les moments autour de la table qui se veulent partage pour des retrouvailles entre amis ou en famille n’ont plus la nourriture en leur centre autant qu’avant, le bon poulet du dimanche savouré est un peu loin.

Venir dîner chez des amis devrait peut-être se formuler de cette façon “Venir discuter, refaire le monde autour d’une bonne bouteille et picorer des plats plus ou moins élaborés en fonction des volontés de chacun.e ?”

On note le succès des brunchs (on réunit deux repas en un !) ou encore des cocktails dînatoires.
Bien sûr par moments nous nous remettons sérieusement aux fourneaux (ou restons aux fourneaux pour les plus assidus d’entre nous) mais cela n’égale pas les tables de nos grands-parents. Les vies d’aujourd’hui font que nous n’y consacrons plus la même énergie et le même temps que ce soit pour la préparation ou pour les moments de dégustation.

LA CRISE DU CORONAVIRUS A FAIT BOUGER LES LIGNES !

L’alimentation a repris ses droits dans bon nombre de foyers dans la mesure où elle est redevenue un sujet central. Tout d’abord, nos sorties limitées sont dédiées aux achats nécessaires c’est-à-dire de quoi se nourrir et nourrir sa famille. Puis, même si l’on constate que la Junk food a gagné du terrain tout au long de ces semaines, beaucoup ont pris conscience que le bien manger était important. Pour preuve, les ventes de produits bio ont bondi, considérés comme plus responsables et comme plus sains dans un contexte inédit où la santé est au cœur de la crise (voir chapitre 2). La semaine du 16 mars 2020 a enregistré un bond de 68 % par rapport à la même semaine à n-1 (Source ladn.eu).

RETOUR À DES RITUELS PLUS MARQUÉS

Quitter le bureau, amener ou chercher les enfants, se retrouver les uns chez les autres, bavarder après les cours, autant d’habitudes quotidiennes mises en stand-by provisoire qui font que les repas ont repris une place dans les plannings des ménages.

Ils sont même attendus par certains.es comme marqueur de transition au coeur de journées complètement perturbées. Tout le monde est donc logiquement concerné : les actifs, les chômeurs, les élèves, les apprentis professeurs, par la force des choses.

Pour les télétravailleurs sans limite dans l’espace entre la vie professionnelle et personnelle, passer à table peut être vu comme un moyen de marquer une pause, de clôturer une journée, de revenir sur sa vie privée et de passer du temps avec les siens. Pour les non télétravailleurs, cela peut-être une transition, un RDV qui permet de structurer le fil de sa journée.

Aussi, dans un contexte où beaucoup de choses ne sont plus autorisées, nous savourons ce qui le reste et nous profitons de ce temps pour créer des moments de partage. Nous n’avons jamais fait autant de gâteaux avec nos enfants !

La préparation redevient un moment de transmission, de partage de secrets de recettes, comme cela pouvait l’être au temps de nos grands- parents dont nous parlions un peu plus haut.

VERS UN PLAISIR PLUS PRONONCÉ DU BIEN MANGER

L’alimentation est la dépense la plus importante avec l’hygiène, ce qui n’est pas essentiel est relayé au second plan, reporté voire annulé. Le besoin vital a rejoint de façon plus conséquente l’envie de préparer et de déguster c’est-à-dire le plaisir.

La santé étant au centre, on choisit la qualité de ses aliments et on s’applique à bien préparer des recettes et à en inventer. Un sondage Yougov indique que 80 % des Français ont passé plus de temps derrière les fourneaux depuis le début de confinement.

Les réseaux sociaux n’ont jamais proposé autant de contenus culinaires, Yuka nous suggère des recettes et Cyril Lignac et d’autres chefs nous invitent à être plus créatifs en nous donnant des rendez-vous quotidiens sur les grandes chaînes aux heures de grandes audiences. On apprend, on cuisine, on partage, on se fait du bien.

ET APRÈS ?

La peur des autres (risque de contagion) a quelque part créé un repli sur soi, sur les siens, nous prenons encore plus soin de nous et de nos proches. L’alimentation est une de nos armes pour à la fois rester en bonne santé mais aussi se rassembler, faire front.Que restera-t-il de ces habitudes subies, deviendront-elles choisies ? Que se passera-t-il quand le quotidien pourra à nouveau s’inscrire dans un “retour à la normale” ? Est-ce que les repas “homemade” garderont leurs droits de présence ?Des rituels autour de l’alimentation vont-ils perdurer dans les mois à venir ? Est-ce que nous continuerons à prendre le temps ?

Une volonté semble se dessiner si nous regardons des premiers chiffres de sondages. 19% des Françaises et Français déclarent vouloir continuer de consommer du fait maison en post- confinement et 15 % vont se tourner un peu plus vers les plats traditionnels et réconfortants. L’enjeu ne sera plus seulement de démontrer que les produits sont les plus qualitatifs, les plus sains mais il s’agira aussi d’accompagner plus fortement les femmes et les hommes en cuisine.

Comment bien choisir ses recettes en fonction des saisons ? Quelles recettes à inventer avec les enfants ? Comment bien conserver ? On vous aide à éviter le gaspillage. Comment organiser une semaine bien remplie et bien manger ?

Autant de services qui devront prendre plus de places via les plateformes digitales mais aussi à intégrer dès les conceptions produits et à faire rayonner on pack mais pas que. Par exemple, dans le domaine du homemade, Bacardi lance son numéro Verre, une hotline dédiée aux conseils de création de cocktail maison.

HC

Kristel Molette

Date de publication

15 sept. 2020

Durée de lecture

10

minutes

Cet article est issu du Livre Blanc « Agroalimentaire : vers un nouveau pacte de confiance ?« 

REGARDONS DANS LE RÉTROVISEUR

Se nourrir est un besoin vital qui a donné naissance à de multiples rituels que ce soit dans la recherche de l’aliment, sa préparation ou lors de la dégustation des plats.

Si nous regardons un peu notre histoire, les premières chasses et cueillettes au Paléolithique ont créé des rituels, des moments qui prennent une place prédominante dans les journées… qui ont été représentés, transmis et transformés au fil des siècles.

Casser la croûte, grignoter, avaler un truc, manger sur le pouce. Tant d’expressions très utilisées qui traduisent bien une idée essentielle : la nourriture, bien que vitale, est passée pour beaucoup au second plan des vies. Un Français sur trois prend son repas ailleurs que sur une table de salle à manger ou de cuisine (slate.fr).

Bien souvent notre assiette (quand il y en a une) est devenue accessoire, elle se glisse comme elle peut entre deux rendez-vous le midi et tente de s’insérer le soir, non pas sans difficulté, après les journées de chacun.e et la perspective de se prélasser.

Aussi, les moments autour de la table qui se veulent partage pour des retrouvailles entre amis ou en famille n’ont plus la nourriture en leur centre autant qu’avant, le bon poulet du dimanche savouré est un peu loin.

Venir dîner chez des amis devrait peut-être se formuler de cette façon “Venir discuter, refaire le monde autour d’une bonne bouteille et picorer des plats plus ou moins élaborés en fonction des volontés de chacun.e ?”

On note le succès des brunchs (on réunit deux repas en un !) ou encore des cocktails dînatoires.
Bien sûr par moments nous nous remettons sérieusement aux fourneaux (ou restons aux fourneaux pour les plus assidus d’entre nous) mais cela n’égale pas les tables de nos grands-parents. Les vies d’aujourd’hui font que nous n’y consacrons plus la même énergie et le même temps que ce soit pour la préparation ou pour les moments de dégustation.

LA CRISE DU CORONAVIRUS A FAIT BOUGER LES LIGNES !

L’alimentation a repris ses droits dans bon nombre de foyers dans la mesure où elle est redevenue un sujet central. Tout d’abord, nos sorties limitées sont dédiées aux achats nécessaires c’est-à-dire de quoi se nourrir et nourrir sa famille. Puis, même si l’on constate que la Junk food a gagné du terrain tout au long de ces semaines, beaucoup ont pris conscience que le bien manger était important. Pour preuve, les ventes de produits bio ont bondi, considérés comme plus responsables et comme plus sains dans un contexte inédit où la santé est au cœur de la crise (voir chapitre 2). La semaine du 16 mars 2020 a enregistré un bond de 68 % par rapport à la même semaine à n-1 (Source ladn.eu).

RETOUR À DES RITUELS PLUS MARQUÉS

Quitter le bureau, amener ou chercher les enfants, se retrouver les uns chez les autres, bavarder après les cours, autant d’habitudes quotidiennes mises en stand-by provisoire qui font que les repas ont repris une place dans les plannings des ménages.

Ils sont même attendus par certains.es comme marqueur de transition au coeur de journées complètement perturbées. Tout le monde est donc logiquement concerné : les actifs, les chômeurs, les élèves, les apprentis professeurs, par la force des choses.

Pour les télétravailleurs sans limite dans l’espace entre la vie professionnelle et personnelle, passer à table peut être vu comme un moyen de marquer une pause, de clôturer une journée, de revenir sur sa vie privée et de passer du temps avec les siens. Pour les non télétravailleurs, cela peut-être une transition, un RDV qui permet de structurer le fil de sa journée.

Aussi, dans un contexte où beaucoup de choses ne sont plus autorisées, nous savourons ce qui le reste et nous profitons de ce temps pour créer des moments de partage. Nous n’avons jamais fait autant de gâteaux avec nos enfants !

La préparation redevient un moment de transmission, de partage de secrets de recettes, comme cela pouvait l’être au temps de nos grands- parents dont nous parlions un peu plus haut.

VERS UN PLAISIR PLUS PRONONCÉ DU BIEN MANGER

L’alimentation est la dépense la plus importante avec l’hygiène, ce qui n’est pas essentiel est relayé au second plan, reporté voire annulé. Le besoin vital a rejoint de façon plus conséquente l’envie de préparer et de déguster c’est-à-dire le plaisir.

La santé étant au centre, on choisit la qualité de ses aliments et on s’applique à bien préparer des recettes et à en inventer. Un sondage Yougov indique que 80 % des Français ont passé plus de temps derrière les fourneaux depuis le début de confinement.

Les réseaux sociaux n’ont jamais proposé autant de contenus culinaires, Yuka nous suggère des recettes et Cyril Lignac et d’autres chefs nous invitent à être plus créatifs en nous donnant des rendez-vous quotidiens sur les grandes chaînes aux heures de grandes audiences. On apprend, on cuisine, on partage, on se fait du bien.

ET APRÈS ?

La peur des autres (risque de contagion) a quelque part créé un repli sur soi, sur les siens, nous prenons encore plus soin de nous et de nos proches. L’alimentation est une de nos armes pour à la fois rester en bonne santé mais aussi se rassembler, faire front.Que restera-t-il de ces habitudes subies, deviendront-elles choisies ? Que se passera-t-il quand le quotidien pourra à nouveau s’inscrire dans un “retour à la normale” ? Est-ce que les repas “homemade” garderont leurs droits de présence ?Des rituels autour de l’alimentation vont-ils perdurer dans les mois à venir ? Est-ce que nous continuerons à prendre le temps ?

Une volonté semble se dessiner si nous regardons des premiers chiffres de sondages. 19% des Françaises et Français déclarent vouloir continuer de consommer du fait maison en post- confinement et 15 % vont se tourner un peu plus vers les plats traditionnels et réconfortants. L’enjeu ne sera plus seulement de démontrer que les produits sont les plus qualitatifs, les plus sains mais il s’agira aussi d’accompagner plus fortement les femmes et les hommes en cuisine.

Comment bien choisir ses recettes en fonction des saisons ? Quelles recettes à inventer avec les enfants ? Comment bien conserver ? On vous aide à éviter le gaspillage. Comment organiser une semaine bien remplie et bien manger ?

Autant de services qui devront prendre plus de places via les plateformes digitales mais aussi à intégrer dès les conceptions produits et à faire rayonner on pack mais pas que. Par exemple, dans le domaine du homemade, Bacardi lance son numéro Verre, une hotline dédiée aux conseils de création de cocktail maison.

HC

Kristel Molette

Date de publication

15 sept. 2020

Durée de lecture

10

minutes

Cet article est issu du Livre Blanc « Agroalimentaire : vers un nouveau pacte de confiance ?« 

REGARDONS DANS LE RÉTROVISEUR

Se nourrir est un besoin vital qui a donné naissance à de multiples rituels que ce soit dans la recherche de l’aliment, sa préparation ou lors de la dégustation des plats.

Si nous regardons un peu notre histoire, les premières chasses et cueillettes au Paléolithique ont créé des rituels, des moments qui prennent une place prédominante dans les journées… qui ont été représentés, transmis et transformés au fil des siècles.

Casser la croûte, grignoter, avaler un truc, manger sur le pouce. Tant d’expressions très utilisées qui traduisent bien une idée essentielle : la nourriture, bien que vitale, est passée pour beaucoup au second plan des vies. Un Français sur trois prend son repas ailleurs que sur une table de salle à manger ou de cuisine (slate.fr).

Bien souvent notre assiette (quand il y en a une) est devenue accessoire, elle se glisse comme elle peut entre deux rendez-vous le midi et tente de s’insérer le soir, non pas sans difficulté, après les journées de chacun.e et la perspective de se prélasser.

Aussi, les moments autour de la table qui se veulent partage pour des retrouvailles entre amis ou en famille n’ont plus la nourriture en leur centre autant qu’avant, le bon poulet du dimanche savouré est un peu loin.

Venir dîner chez des amis devrait peut-être se formuler de cette façon “Venir discuter, refaire le monde autour d’une bonne bouteille et picorer des plats plus ou moins élaborés en fonction des volontés de chacun.e ?”

On note le succès des brunchs (on réunit deux repas en un !) ou encore des cocktails dînatoires.
Bien sûr par moments nous nous remettons sérieusement aux fourneaux (ou restons aux fourneaux pour les plus assidus d’entre nous) mais cela n’égale pas les tables de nos grands-parents. Les vies d’aujourd’hui font que nous n’y consacrons plus la même énergie et le même temps que ce soit pour la préparation ou pour les moments de dégustation.

LA CRISE DU CORONAVIRUS A FAIT BOUGER LES LIGNES !

L’alimentation a repris ses droits dans bon nombre de foyers dans la mesure où elle est redevenue un sujet central. Tout d’abord, nos sorties limitées sont dédiées aux achats nécessaires c’est-à-dire de quoi se nourrir et nourrir sa famille. Puis, même si l’on constate que la Junk food a gagné du terrain tout au long de ces semaines, beaucoup ont pris conscience que le bien manger était important. Pour preuve, les ventes de produits bio ont bondi, considérés comme plus responsables et comme plus sains dans un contexte inédit où la santé est au cœur de la crise (voir chapitre 2). La semaine du 16 mars 2020 a enregistré un bond de 68 % par rapport à la même semaine à n-1 (Source ladn.eu).

RETOUR À DES RITUELS PLUS MARQUÉS

Quitter le bureau, amener ou chercher les enfants, se retrouver les uns chez les autres, bavarder après les cours, autant d’habitudes quotidiennes mises en stand-by provisoire qui font que les repas ont repris une place dans les plannings des ménages.

Ils sont même attendus par certains.es comme marqueur de transition au coeur de journées complètement perturbées. Tout le monde est donc logiquement concerné : les actifs, les chômeurs, les élèves, les apprentis professeurs, par la force des choses.

Pour les télétravailleurs sans limite dans l’espace entre la vie professionnelle et personnelle, passer à table peut être vu comme un moyen de marquer une pause, de clôturer une journée, de revenir sur sa vie privée et de passer du temps avec les siens. Pour les non télétravailleurs, cela peut-être une transition, un RDV qui permet de structurer le fil de sa journée.

Aussi, dans un contexte où beaucoup de choses ne sont plus autorisées, nous savourons ce qui le reste et nous profitons de ce temps pour créer des moments de partage. Nous n’avons jamais fait autant de gâteaux avec nos enfants !

La préparation redevient un moment de transmission, de partage de secrets de recettes, comme cela pouvait l’être au temps de nos grands- parents dont nous parlions un peu plus haut.

VERS UN PLAISIR PLUS PRONONCÉ DU BIEN MANGER

L’alimentation est la dépense la plus importante avec l’hygiène, ce qui n’est pas essentiel est relayé au second plan, reporté voire annulé. Le besoin vital a rejoint de façon plus conséquente l’envie de préparer et de déguster c’est-à-dire le plaisir.

La santé étant au centre, on choisit la qualité de ses aliments et on s’applique à bien préparer des recettes et à en inventer. Un sondage Yougov indique que 80 % des Français ont passé plus de temps derrière les fourneaux depuis le début de confinement.

Les réseaux sociaux n’ont jamais proposé autant de contenus culinaires, Yuka nous suggère des recettes et Cyril Lignac et d’autres chefs nous invitent à être plus créatifs en nous donnant des rendez-vous quotidiens sur les grandes chaînes aux heures de grandes audiences. On apprend, on cuisine, on partage, on se fait du bien.

ET APRÈS ?

La peur des autres (risque de contagion) a quelque part créé un repli sur soi, sur les siens, nous prenons encore plus soin de nous et de nos proches. L’alimentation est une de nos armes pour à la fois rester en bonne santé mais aussi se rassembler, faire front.Que restera-t-il de ces habitudes subies, deviendront-elles choisies ? Que se passera-t-il quand le quotidien pourra à nouveau s’inscrire dans un “retour à la normale” ? Est-ce que les repas “homemade” garderont leurs droits de présence ?Des rituels autour de l’alimentation vont-ils perdurer dans les mois à venir ? Est-ce que nous continuerons à prendre le temps ?

Une volonté semble se dessiner si nous regardons des premiers chiffres de sondages. 19% des Françaises et Français déclarent vouloir continuer de consommer du fait maison en post- confinement et 15 % vont se tourner un peu plus vers les plats traditionnels et réconfortants. L’enjeu ne sera plus seulement de démontrer que les produits sont les plus qualitatifs, les plus sains mais il s’agira aussi d’accompagner plus fortement les femmes et les hommes en cuisine.

Comment bien choisir ses recettes en fonction des saisons ? Quelles recettes à inventer avec les enfants ? Comment bien conserver ? On vous aide à éviter le gaspillage. Comment organiser une semaine bien remplie et bien manger ?

Autant de services qui devront prendre plus de places via les plateformes digitales mais aussi à intégrer dès les conceptions produits et à faire rayonner on pack mais pas que. Par exemple, dans le domaine du homemade, Bacardi lance son numéro Verre, une hotline dédiée aux conseils de création de cocktail maison.

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Newbiz

Stéphane Caoki

Recrutement

Manuel Cornet

NOUVELLE VAGUE

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