L'ennui est l'ami de la créativité

L'ennui est l'ami de la créativité

L'ennui est l'ami de la créativité

L'ennui est l'ami de la créativité

Vers la fin du 17ème siècle, Blaise Pascal, le philosophe français, dans son œuvre “Pensées” a décrit l’ennui de cette façon : « rien n’est si insupportable à l’homme que d’être dans un plein repos, sans passions, sans affaires, sans divertissement, sans application. Il sent alors son néant, son abandon, son insuffisance, sa dépendance, son impuissance, son vide ». À peine ressent-on un soupçon d’ennui que l’on se jette sur son téléphone, qu’on lance Netflix pour occuper de nouveau son esprit, qu’on parcourt des feeds de réseaux sociaux pour envoyer des “likes” par-ci, par-là. Le but étant à tout prix de fuir l’ennui, car l’ennui fait peur. On se doit de ne pas perdre son temps.

L’ociofobia, terme inventé par Rafael Santandreu un psychologue espagnol, désigne la phobie du temps libre.

Ce n’est pas étonnant que l’on voit se créer de nouvelles maladies comme l’ociofobia, terme inventé par Rafael Santandreu, un psychologue espagnol. Elle désigne la phobie du temps libre, la peur de ne pas avoir quelque chose à faire. Après un week-end, certaines personnes sont honteuses de répondre par “rien du tout” à la question “qu’as-tu fait ce week-end ?”. Sauf que ne rien faire, n’est pas véritablement “rien faire”.

Aujourd’hui, le monde est peuplé de distractions, il est difficile de s’ennuyer.

Étant enfant, nos parents ont souvent peur que l’on s’ennuie. Et nos parents nous incitent autant que possible à sortir jouer dehors, à dessiner, à faire de la musique, à faire n’importe quoi mais quelque chose. Combien de jeunes sont inscrits à plusieurs activités sportives ou créatives, au point de remplir complètement leur emploi du temps. Sauf que l’ennui est important pour le développement des enfants. C’est quand on commence à vraiment s’ennuyer, que l’on cherche un moyen de ne plus l’être. On fait travailler sa créativité en prêtant attention à l’environnement qui nous entoure. On se laisse prendre le temps d’observer le monde qui nous entoure. On crée de nouveaux jeux, de nouvelles histoires, on dessine, on peint, on écrit des chansons. On réfléchit par nous-même, on stimule notre imagination. Nous ne sommes pas dans l’attente que nos parents nous « trouvent » quelque chose à faire.

Étant adulte c’est la même histoire. Quand on s’ennuie, on regarde autour de soi, et on se motive à refaire toute sa décoration, à aller chez Leroy Merlin pour peindre son mur dans une toute nouvelle couleur, à trier ses livres, puis à en trouver un oublié que l’on veut relire, à écrire des articles, etc.

Einstein lui-même a reconnu les avantages de l’ennui sur la créativité. Après avoir obtenu son diplôme similaire au baccalauréat actuel, il a voulu avoir une année libre simplement pour “perdre son temps”. Il y voyait là un moyen pour réfléchir et laisser venir de nouvelles idées. La preuve que ça a marché ! Steve Jobs est également un autre bon exemple des bienfaits de l’ennui. Il appréciait se balader pour libérer un peu son esprit.

LES BIENFAITS DE L’ENNUI AU TRAVAIL

“Deux chercheurs britanniques, Sandi Mann et Rebekah Cadman, ont présenté à un groupe de sujets deux tâches différentes. Tout d’abord le groupe devait réaliser un exercice ennuyeux qui consistait à recopier ou lire des numéros de téléphone d’un annuaire et ensuite diverses activités faisant appel à leur créativité. On observe alors que les sujets ayant passé du temps à recopier ou lire des numéros de l’annuaire sont plus performants dans la tâche créative que ceux qui commencent directement par celle-ci. Le fait de lire les numéros de téléphone (laissant plus de place aux rêveries) semble stimuler le potentiel créatif. Selon les auteures, l’esprit libéré pendant une activité automatique se mettrait spontanément à réexaminer des situations rencontrées précédemment et à chercher de nouvelles pistes de solutions. Ainsi, ces activités « ennuyeuses » permettraient l’émergence d’idées nouvelles qui ne verraient pas forcément le jour si l’esprit était constamment occupé.”

Dans une époque où il faut toujours aller de plus en plus vite, et produire toujours plus, nous avons de moins en moins le temps de nous ennuyer. Nous dépassons nos horaires, pour faire rentrer dans un planning, les demandes plus urgentes les unes que les autres. Pourtant, nous venons de voir que l’on devient plus créatif en s’ennuyant. Alors peut-être devrait-on accorder plus de temps à la réflexion ? Plus de temps pour l’ennui, pour observer autour de soi et s’inspirer. Nous avons besoin de mettre notre cerveau en pause, de le laisser souffler.

L’ennui n’est pas une perte de temps, car il est bénéfique pour la qualité du travail.

Un de mes collègues trouve toujours de bonnes idées sur son trajet de retour à vélo. Car c’est dessus que son esprit commence à vagabonder. Lorsqu’il n’a personne avec qui parler, ou aucune distraction d’écran. Une autre collègue me racontait que c’est toujours pendant ses vacances qu’elle avait des tas d’idées de projets. Car en vacances, c’est là que l’on est le plus reposé. Notre attention n’est plus autant sollicitée. On peut réfléchir à d’autres sujets, quelque chose de différent par rapport à une journée de travail. Vous ne vivez pas seul, et vous savez qu’en rentrant chez vous, vous aurez 1000 choses à gérer ? Alors rentrez à pied !

Il s’agit de mettre son cerveau en pause. Donc coupez vos notifications pour ne pas être perturbé, et laissez-vous envahir par l’ennui. Votre tête sera quant à elle envahie d’idées, de pensées, que vous n’auriez pas eues si vous faisiez une tâche habituelle.

HC

Floriane Bont

Date de publication

26 juil. 2022

Durée de lecture

10

minutes

Vers la fin du 17ème siècle, Blaise Pascal, le philosophe français, dans son œuvre “Pensées” a décrit l’ennui de cette façon : « rien n’est si insupportable à l’homme que d’être dans un plein repos, sans passions, sans affaires, sans divertissement, sans application. Il sent alors son néant, son abandon, son insuffisance, sa dépendance, son impuissance, son vide ». À peine ressent-on un soupçon d’ennui que l’on se jette sur son téléphone, qu’on lance Netflix pour occuper de nouveau son esprit, qu’on parcourt des feeds de réseaux sociaux pour envoyer des “likes” par-ci, par-là. Le but étant à tout prix de fuir l’ennui, car l’ennui fait peur. On se doit de ne pas perdre son temps.

L’ociofobia, terme inventé par Rafael Santandreu un psychologue espagnol, désigne la phobie du temps libre.

Ce n’est pas étonnant que l’on voit se créer de nouvelles maladies comme l’ociofobia, terme inventé par Rafael Santandreu, un psychologue espagnol. Elle désigne la phobie du temps libre, la peur de ne pas avoir quelque chose à faire. Après un week-end, certaines personnes sont honteuses de répondre par “rien du tout” à la question “qu’as-tu fait ce week-end ?”. Sauf que ne rien faire, n’est pas véritablement “rien faire”.

Aujourd’hui, le monde est peuplé de distractions, il est difficile de s’ennuyer.

Étant enfant, nos parents ont souvent peur que l’on s’ennuie. Et nos parents nous incitent autant que possible à sortir jouer dehors, à dessiner, à faire de la musique, à faire n’importe quoi mais quelque chose. Combien de jeunes sont inscrits à plusieurs activités sportives ou créatives, au point de remplir complètement leur emploi du temps. Sauf que l’ennui est important pour le développement des enfants. C’est quand on commence à vraiment s’ennuyer, que l’on cherche un moyen de ne plus l’être. On fait travailler sa créativité en prêtant attention à l’environnement qui nous entoure. On se laisse prendre le temps d’observer le monde qui nous entoure. On crée de nouveaux jeux, de nouvelles histoires, on dessine, on peint, on écrit des chansons. On réfléchit par nous-même, on stimule notre imagination. Nous ne sommes pas dans l’attente que nos parents nous « trouvent » quelque chose à faire.

Étant adulte c’est la même histoire. Quand on s’ennuie, on regarde autour de soi, et on se motive à refaire toute sa décoration, à aller chez Leroy Merlin pour peindre son mur dans une toute nouvelle couleur, à trier ses livres, puis à en trouver un oublié que l’on veut relire, à écrire des articles, etc.

Einstein lui-même a reconnu les avantages de l’ennui sur la créativité. Après avoir obtenu son diplôme similaire au baccalauréat actuel, il a voulu avoir une année libre simplement pour “perdre son temps”. Il y voyait là un moyen pour réfléchir et laisser venir de nouvelles idées. La preuve que ça a marché ! Steve Jobs est également un autre bon exemple des bienfaits de l’ennui. Il appréciait se balader pour libérer un peu son esprit.

LES BIENFAITS DE L’ENNUI AU TRAVAIL

“Deux chercheurs britanniques, Sandi Mann et Rebekah Cadman, ont présenté à un groupe de sujets deux tâches différentes. Tout d’abord le groupe devait réaliser un exercice ennuyeux qui consistait à recopier ou lire des numéros de téléphone d’un annuaire et ensuite diverses activités faisant appel à leur créativité. On observe alors que les sujets ayant passé du temps à recopier ou lire des numéros de l’annuaire sont plus performants dans la tâche créative que ceux qui commencent directement par celle-ci. Le fait de lire les numéros de téléphone (laissant plus de place aux rêveries) semble stimuler le potentiel créatif. Selon les auteures, l’esprit libéré pendant une activité automatique se mettrait spontanément à réexaminer des situations rencontrées précédemment et à chercher de nouvelles pistes de solutions. Ainsi, ces activités « ennuyeuses » permettraient l’émergence d’idées nouvelles qui ne verraient pas forcément le jour si l’esprit était constamment occupé.”

Dans une époque où il faut toujours aller de plus en plus vite, et produire toujours plus, nous avons de moins en moins le temps de nous ennuyer. Nous dépassons nos horaires, pour faire rentrer dans un planning, les demandes plus urgentes les unes que les autres. Pourtant, nous venons de voir que l’on devient plus créatif en s’ennuyant. Alors peut-être devrait-on accorder plus de temps à la réflexion ? Plus de temps pour l’ennui, pour observer autour de soi et s’inspirer. Nous avons besoin de mettre notre cerveau en pause, de le laisser souffler.

L’ennui n’est pas une perte de temps, car il est bénéfique pour la qualité du travail.

Un de mes collègues trouve toujours de bonnes idées sur son trajet de retour à vélo. Car c’est dessus que son esprit commence à vagabonder. Lorsqu’il n’a personne avec qui parler, ou aucune distraction d’écran. Une autre collègue me racontait que c’est toujours pendant ses vacances qu’elle avait des tas d’idées de projets. Car en vacances, c’est là que l’on est le plus reposé. Notre attention n’est plus autant sollicitée. On peut réfléchir à d’autres sujets, quelque chose de différent par rapport à une journée de travail. Vous ne vivez pas seul, et vous savez qu’en rentrant chez vous, vous aurez 1000 choses à gérer ? Alors rentrez à pied !

Il s’agit de mettre son cerveau en pause. Donc coupez vos notifications pour ne pas être perturbé, et laissez-vous envahir par l’ennui. Votre tête sera quant à elle envahie d’idées, de pensées, que vous n’auriez pas eues si vous faisiez une tâche habituelle.

HC

Floriane Bont

Date de publication

26 juil. 2022

Durée de lecture

10

minutes

Vers la fin du 17ème siècle, Blaise Pascal, le philosophe français, dans son œuvre “Pensées” a décrit l’ennui de cette façon : « rien n’est si insupportable à l’homme que d’être dans un plein repos, sans passions, sans affaires, sans divertissement, sans application. Il sent alors son néant, son abandon, son insuffisance, sa dépendance, son impuissance, son vide ». À peine ressent-on un soupçon d’ennui que l’on se jette sur son téléphone, qu’on lance Netflix pour occuper de nouveau son esprit, qu’on parcourt des feeds de réseaux sociaux pour envoyer des “likes” par-ci, par-là. Le but étant à tout prix de fuir l’ennui, car l’ennui fait peur. On se doit de ne pas perdre son temps.

L’ociofobia, terme inventé par Rafael Santandreu un psychologue espagnol, désigne la phobie du temps libre.

Ce n’est pas étonnant que l’on voit se créer de nouvelles maladies comme l’ociofobia, terme inventé par Rafael Santandreu, un psychologue espagnol. Elle désigne la phobie du temps libre, la peur de ne pas avoir quelque chose à faire. Après un week-end, certaines personnes sont honteuses de répondre par “rien du tout” à la question “qu’as-tu fait ce week-end ?”. Sauf que ne rien faire, n’est pas véritablement “rien faire”.

Aujourd’hui, le monde est peuplé de distractions, il est difficile de s’ennuyer.

Étant enfant, nos parents ont souvent peur que l’on s’ennuie. Et nos parents nous incitent autant que possible à sortir jouer dehors, à dessiner, à faire de la musique, à faire n’importe quoi mais quelque chose. Combien de jeunes sont inscrits à plusieurs activités sportives ou créatives, au point de remplir complètement leur emploi du temps. Sauf que l’ennui est important pour le développement des enfants. C’est quand on commence à vraiment s’ennuyer, que l’on cherche un moyen de ne plus l’être. On fait travailler sa créativité en prêtant attention à l’environnement qui nous entoure. On se laisse prendre le temps d’observer le monde qui nous entoure. On crée de nouveaux jeux, de nouvelles histoires, on dessine, on peint, on écrit des chansons. On réfléchit par nous-même, on stimule notre imagination. Nous ne sommes pas dans l’attente que nos parents nous « trouvent » quelque chose à faire.

Étant adulte c’est la même histoire. Quand on s’ennuie, on regarde autour de soi, et on se motive à refaire toute sa décoration, à aller chez Leroy Merlin pour peindre son mur dans une toute nouvelle couleur, à trier ses livres, puis à en trouver un oublié que l’on veut relire, à écrire des articles, etc.

Einstein lui-même a reconnu les avantages de l’ennui sur la créativité. Après avoir obtenu son diplôme similaire au baccalauréat actuel, il a voulu avoir une année libre simplement pour “perdre son temps”. Il y voyait là un moyen pour réfléchir et laisser venir de nouvelles idées. La preuve que ça a marché ! Steve Jobs est également un autre bon exemple des bienfaits de l’ennui. Il appréciait se balader pour libérer un peu son esprit.

LES BIENFAITS DE L’ENNUI AU TRAVAIL

“Deux chercheurs britanniques, Sandi Mann et Rebekah Cadman, ont présenté à un groupe de sujets deux tâches différentes. Tout d’abord le groupe devait réaliser un exercice ennuyeux qui consistait à recopier ou lire des numéros de téléphone d’un annuaire et ensuite diverses activités faisant appel à leur créativité. On observe alors que les sujets ayant passé du temps à recopier ou lire des numéros de l’annuaire sont plus performants dans la tâche créative que ceux qui commencent directement par celle-ci. Le fait de lire les numéros de téléphone (laissant plus de place aux rêveries) semble stimuler le potentiel créatif. Selon les auteures, l’esprit libéré pendant une activité automatique se mettrait spontanément à réexaminer des situations rencontrées précédemment et à chercher de nouvelles pistes de solutions. Ainsi, ces activités « ennuyeuses » permettraient l’émergence d’idées nouvelles qui ne verraient pas forcément le jour si l’esprit était constamment occupé.”

Dans une époque où il faut toujours aller de plus en plus vite, et produire toujours plus, nous avons de moins en moins le temps de nous ennuyer. Nous dépassons nos horaires, pour faire rentrer dans un planning, les demandes plus urgentes les unes que les autres. Pourtant, nous venons de voir que l’on devient plus créatif en s’ennuyant. Alors peut-être devrait-on accorder plus de temps à la réflexion ? Plus de temps pour l’ennui, pour observer autour de soi et s’inspirer. Nous avons besoin de mettre notre cerveau en pause, de le laisser souffler.

L’ennui n’est pas une perte de temps, car il est bénéfique pour la qualité du travail.

Un de mes collègues trouve toujours de bonnes idées sur son trajet de retour à vélo. Car c’est dessus que son esprit commence à vagabonder. Lorsqu’il n’a personne avec qui parler, ou aucune distraction d’écran. Une autre collègue me racontait que c’est toujours pendant ses vacances qu’elle avait des tas d’idées de projets. Car en vacances, c’est là que l’on est le plus reposé. Notre attention n’est plus autant sollicitée. On peut réfléchir à d’autres sujets, quelque chose de différent par rapport à une journée de travail. Vous ne vivez pas seul, et vous savez qu’en rentrant chez vous, vous aurez 1000 choses à gérer ? Alors rentrez à pied !

Il s’agit de mettre son cerveau en pause. Donc coupez vos notifications pour ne pas être perturbé, et laissez-vous envahir par l’ennui. Votre tête sera quant à elle envahie d’idées, de pensées, que vous n’auriez pas eues si vous faisiez une tâche habituelle.

HC

Floriane Bont

Date de publication

26 juil. 2022

Durée de lecture

10

minutes

Vers la fin du 17ème siècle, Blaise Pascal, le philosophe français, dans son œuvre “Pensées” a décrit l’ennui de cette façon : « rien n’est si insupportable à l’homme que d’être dans un plein repos, sans passions, sans affaires, sans divertissement, sans application. Il sent alors son néant, son abandon, son insuffisance, sa dépendance, son impuissance, son vide ». À peine ressent-on un soupçon d’ennui que l’on se jette sur son téléphone, qu’on lance Netflix pour occuper de nouveau son esprit, qu’on parcourt des feeds de réseaux sociaux pour envoyer des “likes” par-ci, par-là. Le but étant à tout prix de fuir l’ennui, car l’ennui fait peur. On se doit de ne pas perdre son temps.

L’ociofobia, terme inventé par Rafael Santandreu un psychologue espagnol, désigne la phobie du temps libre.

Ce n’est pas étonnant que l’on voit se créer de nouvelles maladies comme l’ociofobia, terme inventé par Rafael Santandreu, un psychologue espagnol. Elle désigne la phobie du temps libre, la peur de ne pas avoir quelque chose à faire. Après un week-end, certaines personnes sont honteuses de répondre par “rien du tout” à la question “qu’as-tu fait ce week-end ?”. Sauf que ne rien faire, n’est pas véritablement “rien faire”.

Aujourd’hui, le monde est peuplé de distractions, il est difficile de s’ennuyer.

Étant enfant, nos parents ont souvent peur que l’on s’ennuie. Et nos parents nous incitent autant que possible à sortir jouer dehors, à dessiner, à faire de la musique, à faire n’importe quoi mais quelque chose. Combien de jeunes sont inscrits à plusieurs activités sportives ou créatives, au point de remplir complètement leur emploi du temps. Sauf que l’ennui est important pour le développement des enfants. C’est quand on commence à vraiment s’ennuyer, que l’on cherche un moyen de ne plus l’être. On fait travailler sa créativité en prêtant attention à l’environnement qui nous entoure. On se laisse prendre le temps d’observer le monde qui nous entoure. On crée de nouveaux jeux, de nouvelles histoires, on dessine, on peint, on écrit des chansons. On réfléchit par nous-même, on stimule notre imagination. Nous ne sommes pas dans l’attente que nos parents nous « trouvent » quelque chose à faire.

Étant adulte c’est la même histoire. Quand on s’ennuie, on regarde autour de soi, et on se motive à refaire toute sa décoration, à aller chez Leroy Merlin pour peindre son mur dans une toute nouvelle couleur, à trier ses livres, puis à en trouver un oublié que l’on veut relire, à écrire des articles, etc.

Einstein lui-même a reconnu les avantages de l’ennui sur la créativité. Après avoir obtenu son diplôme similaire au baccalauréat actuel, il a voulu avoir une année libre simplement pour “perdre son temps”. Il y voyait là un moyen pour réfléchir et laisser venir de nouvelles idées. La preuve que ça a marché ! Steve Jobs est également un autre bon exemple des bienfaits de l’ennui. Il appréciait se balader pour libérer un peu son esprit.

LES BIENFAITS DE L’ENNUI AU TRAVAIL

“Deux chercheurs britanniques, Sandi Mann et Rebekah Cadman, ont présenté à un groupe de sujets deux tâches différentes. Tout d’abord le groupe devait réaliser un exercice ennuyeux qui consistait à recopier ou lire des numéros de téléphone d’un annuaire et ensuite diverses activités faisant appel à leur créativité. On observe alors que les sujets ayant passé du temps à recopier ou lire des numéros de l’annuaire sont plus performants dans la tâche créative que ceux qui commencent directement par celle-ci. Le fait de lire les numéros de téléphone (laissant plus de place aux rêveries) semble stimuler le potentiel créatif. Selon les auteures, l’esprit libéré pendant une activité automatique se mettrait spontanément à réexaminer des situations rencontrées précédemment et à chercher de nouvelles pistes de solutions. Ainsi, ces activités « ennuyeuses » permettraient l’émergence d’idées nouvelles qui ne verraient pas forcément le jour si l’esprit était constamment occupé.”

Dans une époque où il faut toujours aller de plus en plus vite, et produire toujours plus, nous avons de moins en moins le temps de nous ennuyer. Nous dépassons nos horaires, pour faire rentrer dans un planning, les demandes plus urgentes les unes que les autres. Pourtant, nous venons de voir que l’on devient plus créatif en s’ennuyant. Alors peut-être devrait-on accorder plus de temps à la réflexion ? Plus de temps pour l’ennui, pour observer autour de soi et s’inspirer. Nous avons besoin de mettre notre cerveau en pause, de le laisser souffler.

L’ennui n’est pas une perte de temps, car il est bénéfique pour la qualité du travail.

Un de mes collègues trouve toujours de bonnes idées sur son trajet de retour à vélo. Car c’est dessus que son esprit commence à vagabonder. Lorsqu’il n’a personne avec qui parler, ou aucune distraction d’écran. Une autre collègue me racontait que c’est toujours pendant ses vacances qu’elle avait des tas d’idées de projets. Car en vacances, c’est là que l’on est le plus reposé. Notre attention n’est plus autant sollicitée. On peut réfléchir à d’autres sujets, quelque chose de différent par rapport à une journée de travail. Vous ne vivez pas seul, et vous savez qu’en rentrant chez vous, vous aurez 1000 choses à gérer ? Alors rentrez à pied !

Il s’agit de mettre son cerveau en pause. Donc coupez vos notifications pour ne pas être perturbé, et laissez-vous envahir par l’ennui. Votre tête sera quant à elle envahie d’idées, de pensées, que vous n’auriez pas eues si vous faisiez une tâche habituelle.

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10

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Newbiz

Stéphane Caoki

Recrutement

Manuel Cornet

NOUVELLE VAGUE

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